15 octobre.

Aujourd'hui avance lentemement. Les secondes s'égrènent, une, deux, trois, quatre, puis les minutes, cinq, six, sept, huit.
Aujourd'hui avance comme un souffle, aérien et invisible, qui vous porte toujours un peu plus loin, qui vous rend toujours un peu plus vieux, qui vous entraîne un peu plus vers un avenir invisible et incertain.
Aujourd'hui avance pour que vite arrive demain.
 
Et demain, forte de ce que j'ai acquis aujourd'hui, je ferai des merveilles.

14 octobre.

Chez nous, il y a très peu de sujets brûlants. Très très peu. On tombe a peu près toujours sur un compromis entre ce que je veux et ce qu'il exige.

Mais quand on ne tombe pas d'accord, on ne peut pas dire que le sujet soit brûlant. Ni même "épineux". Ni même "sensible".

C'est plutôt comme si Hiroshima, les incendies de forêt de cet été, les trous de la couche d'ozone, les feux de camps où on fait griller les mashmallows, le cuir de la bagnole garée en plein soleil,  les plaques vitro puissance maximale, l'eau bouillante des pâtes, comme si tout ça tombait en même temps au même endroit.

Alors si quelqu'un quelque part à une quelconque solution à me proposer, je prends.

13 octobre.

C'est l'automne. Les arbres prennent une couleur orangé. Les feuilles tombent. Le chien marche dans les feuilles. Les feuilles craquent. La pluie tombe sur les feuilles qui craquent.
Odeur de chien mouilllé, de nature inondée, de saison inutile, de pluie triste et monotone. Odeur de rêveries de dimanche matin sur canapé, de chocolat chaud et souvenirs vague du temps où tout était possible.
 
Oublie qui tu es, poussière de l'univers. Oublie, et regarde les feuilles orange qui tombent.
Que tu le veuille ou non, le monde tourne rond.

Pour aujourd'hui, pas besoin de cent mots, une phrase suffit.
"Les affaires de mon mec"

La preuve en image.